La francophonie institutionnelle a aujourd’hui plus de 50 ans. Le 20 mars 1970, 21 pays créaient l’agence de coopération culturelle et technique. Mais quels sont les enjeux politiques de cette institution ? Quels sont ses projets ? Où en est-on 50 ans après sa création ? Quelle est la place de la francophonie dans le monde ? Quels sont les domaines d’intervention de la francophonie ?
Quels sont les enjeux de la francophonie politique ?
La francophonie est souvent considérée, à tort, comme un outil destiné uniquement à promouvoir l’utilisation de la langue française dans le monde et ainsi participer au rayonnement culturel de la France. Mais cette institution a eu en réalité un impact politique très fort, sur lequel nous allons revenir.
La francophonie, à l’aide de son dispositif institutionnel, a axé son action politiques sur 4 grands thèmes :
● la diversité culturelle et linguistique
● la paix, la démocratie et les droits de l’homme
● l’éducation et la recherche
● le développement durable
A ces axes peuvent être ajoutées des coopérations économiques ou des coopérations dans le secteur de la défense même si ces champs d’action ne sont pas déterminés par l’organisation internationale de la francophonie.
L’action politique de la francophonie
On peut dater le début réel de l’action politique de la francophonie en 1986 à l’occasion du 1er sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Cette réunion à lieu à Versailles, et 42 pays y participent, invités par François Mitterrand. Il est décidé lors de ce sommet de coopérer dans 4 domaines distincts que sont le développement, l’industrie de la culture et de la communication, le développement technologique et la recherche scientifique, et enfin la linguistique.
En 1989, le sommet de Dakar montre un tournant décisif pour l’organisation internationale de la francophonie. Lors de cette réunion, il est décidé de répondre aux questions posées par les appels à la démocratie dans de nombreux pays d’Afrique, d’Europe centrale et d’Europe orientale. Un système aidant à la promotion et à la mise en place de processus de démocratisation est mis en place.
En 1992, lors des élections présidentielles et législatives de Roumanie, l’OIF dépêche pour la première fois une mission d’observation électorale, à la demande du pays. A cette aide viennent s’ajouter des assistance techniques et matérielles, des financements, des formations professionnelles pour le personnels s’occupant des élections, des assistances juridiques, ainsi qu’une assistance à l’organisation des institutions.
L’entente entre les différents pays de l’organisation internationale de la francophonie au niveau politique et au niveau économique s’est développée et a participé à augmenter le poids de la Francophonie au niveau international.
L’organisation de l’OIF a évolué au fil du temps, en termes de structure, de fonctionnement, pour accompagner au mieux l’institution dans ses nouveaux champs d’action. En 1995 est créé un poste de secrétaire général qui a un rôle majeur et le premier sera élu 2 ans plus tard au sommet de Hanoï, au cours duquel est aussi votée la charte des pays francophones.
Les décisions prises lors des 17 sommets de la Francophonie et les actions politiques qui en ont découlé ont permis à la Francophonie d’atteindre une dimension politique importante sur la scène internationale. En plus de ses objectifs politiques que sont la paix, la démocratie et les droits de l’homme, l’organisation poursuit également des objectifs de développement économique, technologiques, infrastructurels et un objectif de développement durable.
Les actions politiques à venir
L’influence politique de la Francophonie a fortement augmenté au cours des 50 dernières années. Au-delà du travail déjà accompli, l’organisation va faire face au cours des prochaines années à de nombreux défis. En effet, de nombreuses projections montrent que la population d’individus francophones pourrait atteindre 700 millions de personnes en 2050, car la démographie est forte, notamment dans des pays africains et asiatiques.
Il faudra alors proposer à ces populations jeunes des perspectives d’avenir. L’accès à l’éducation, le développement économique, la stabilité politique, le maintien de la paix, les systèmes de santé, la construction d’infrastructures sont autant de défis auxquels devra répondre l’OIF. Les questions environnementales et écologiques sont également au cœur des préoccupations de l’organisation, car l’impact de la hausse des températures serait désastreux pour un bon nombre de pays membres.